Partenaire mondial d’IBM, la start-up mise sur l’identification biométrique. Avec au moins trois brevets, United Biometrics sécurise son invention.
“Face à la fraude bancaire massive sur Internet, la biométrie sur mobile va sécuriser les paiements et les virements” , prédit Christopher Richard, président de United Biometrics, start-up qu’il a cofondée en 2014 à Orsay (91), avec Yves Chemla, chargé des développements technologiques. Leur idée repose sur l’utilisation d’une carte à puce dont le porteur est authentifié par contrôle biométrique effectué sur smartphone ou tablette.
Ces deux spécialistes de la biométrie ont déposé une demande de brevet délivrée en 2006 à l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi). Dans la foulée, deux autres brevets sont déposés. Le premier n’a abouti qu’en 2015 auprès de l’Office européen des brevets (OEB). Quant au second, il vient de faire l’objet d’une notification officielle dd l’United States Patent and Trademark Office (Uspto). Un délai qui prouve que le sujet est très sensible. « Nous avons investi plusieurs centaines de milliers d’euros afin de protéger notre propriété intellectuelle face à des géants comme Apple ou Samsung », explique Christopher Richard.
United Biometrics authentifie l’utilisateur grâce à ses données biométriques préalablement chiffrées puis stockées sous forme d’un identifiant non biométrique. Cette authentification peut recourir simultanément à plusieurs biométries : empreinte digitale, reconnaissance de la voix, des veines de la main ou du visage. Sans oublier la biométrie comportementale : dynamique de la frappe sur clavier, chemin secret du doigt sur écran tactile…
Prochaine levée de fonds
Côté sécurité, United Biometrics exploitera la licence d’un brevet du CEA List sur le chiffrement des données biométriques. « Nous ne serons donc pas à l’origine d’un grand fichier central de données biométriques personnelles », fait valoir Yves Chemla, qui collabore avec l’équipe de Christophe Rosenberger, responsable de l’équipe monétique et biométrie au laboratoire du CNRS-GREYC de Caen (14).
Qui plus est, la start-up est sur Bluemix, la plate-forme cloud des partenaires mondiaux d’IBM. D’ores et déjà, des banques et de grandes entreprises se montrent intéressées. Dont Total, qui apporte son soutien financier au travers de Total Développement Régional. Et la start-up est en passe de lever 1 million d’euros auprès d’investisseurs industriels. Objectif : embaucher une dizaine de personnes pour étoffer son équipe d’ingénieurs basée à Caen et monter une force commerciale.
Rédigé par : Erick Haehnsen
Source : Les Echos